samedi 18 avril 2009

mardi 31 mars 2009

Travail pratique - sondage et souvenirs

Sondage Selon vous, faut-il enseigner formellement la grammaire? Quand? Oui. Je crois qu'il faut enseigner formellement la grammaire dès la première année du primaire. Il est certain qu'enseigner la grammaire aux jeunes est un travail très ardu, mais je crois que les enseignants sont suffisamment bien formés pour accomplir ce travail. Comme les jeunes passent beaucoup de temps sur les bancs d'école, il est important de commencer à leur enseigner progressivement les règles grammaticales de base dès leur tout jeune âge, et, après plusieurs années (primaire, secondaire, collégial, université), ils auront appris beaucoup de règles de grammaires (de plus en plus complexes) et auront tout le bagage nécessaire pour devenir des pros de ce domaine! Préférez-vous une approche historique versus une approche analytique formelle? Je préfère grandement l'approche analytique formelle en grammaire que l'approche historique puisque je crois qu'il est plus facile d'étudier la langue à un moment précis dans le temps que d'en faire une étude historique comparée. La langue évolue tellement rapidement que l'approche historique peut devenir très compliquée pour des nouveaux apprenants de la langue. L'approche analytique formelle permet davantage de comprendre le système de la langue en mettant l'accent sur les relations syntaxiques et les fonctions des mots dans la phrase. Les grammaires d'apprenants et d'enseignement que vous avez regardées sont de quels types? La grammaire d'enseignement que j'ai regardé est la grammaire pédagogique du français d'aujoutd'hui, de Suzanne G. Chartrand. C'est une grammaire qui s'adresse aux enseignants, et «supposément» aux étudiants de niveau secondaire. Par contre, après l'avoir observé, je crois qu'elle s'adresse davantage aux étudiants de niveau collégial et aux enseignants car elle est assez complexe. La grammaire d'apprenant que j'ai regardé est une grammaire destinée aux jeunes du troisième cycle du primaire. Elle est très bien adaptée aux élèves du primaire (facile à utiliser, beaucoup d'exemples). Elle est donc très utile pour les enseignants et pour les élèves. Souvenirs Souvenirs de grammaire: faire une liste rapide de ce qu'on vous a enseigné en grammaire. -Les classes de mots (noms, adjectifs, adverbes, pronoms, verbes, ...) -Analyse profonde de chacune des classe de mots (le genre et le nombre du nom, le temps, le mode, l'aspect, le nombre et la personne du verbe, ...) -Les accords grammaticaux (accord en genre et en nombre, en personne et en nombre, ...) -Les fonctions grammaticales (attribut du sujet, complément de phrase, etc.) -... Est-ce qu'on a tenu compte de préalables grammaticaux? Lacunes? Pas toujours. Pour ma part, je n'ai jamais eu de difficultés à comprendre la grammaire. Par contre, je crois que certaines personnes (en majorité des garçons), ont rencontré plusieurs problèmes au niveau secondaire puisqu'ils ne possédaient pas des notions grammaticales de base qui auraient du être apprises au primaire et que nous devons généralement connaître à notre entrée au secondaire. Par la suite, comme le niveau de difficulté de l'enseignement de la grammaire est plus élevé au secondaire, certaines personnes qui ne possèdent pas les connaissances suffisantes rencontrent d'importantes difficultés, ce qui les amène à se désintéresser totalement de cette matière.

mercredi 25 mars 2009

La typologie des gramaire - La grammaire de l'apprenant

Titre de l’ouvrage Grammaire jeunesse : 3ième cycle du primaire. Produit de quel pays? Canada (Québec) Auteur(s) de l’ouvrage Myriam Laporte et Ginette Rochon. Type d’utilisation que vous en faites? Lorsque nous étions au primaire, nous n’étions pas très familiers avec l’utilisation des grammaires. Par contre, il s’agit d’un excellent outil pour les enseignants. Ils peuvent y puiser certains passages, les regarder avec les élèves, leur fournir davantage d’explications leur proposer des exercices qui sont reliés directement à la règle de grammaire en question. Par contre, je ne crois pas que les élèves du primaire possèdent toutes les aptitudes pour chercher eux-mêmes dans ces grammaires afin de trouver des réponses à leurs questions d’ordres grammaticales. Caractéristiques générales : couleurs, images, typographie, etc. Cette grammaire est très adaptée aux élèves du primaire puisqu’elle est très colorée et remplie d’images. De plus, on utilise un code de couleurs très détaillé afin de faciliter l’utilisation faite par les étudiants (chaque chapitre est associé à une couleur). Message de l’auteur de la grammaire : approche explicitée : type? La grammaire jeunesse d’adresse aux élèves du primaire. Elle peut leur venir en aide lors de la rédaction et la correction de textes. Elle peut les aider, par exemple, à savoir comment accorder un verbe ou comment construire une phrase interrogative. Elle leur permet donc de mieux s’exprimer à l’oral et à l’écrit. Terminologie : parties du discours Déterminants (article, démonstratif, possessif, numéral, interrogatif, exclamatif, indéfini), adjectifs, pronoms, verbes, prépositions, adverbes et conjonctions. Rubriques : faire la liste Première partie Chapitre 1 – Les lettres et les sons Chapitre 2 – Les accents et les autres signes orthographiques Deuxième partie Chapitre 2 – Le nom Chapitre 4 – Le déterminant Chapitre 5 – L’adjectif Chapitre 6 – Le pronom Chapitre 7 – Le verbe Chapitre 8 - Les classes de mots invariables Troisième partie Chapitre 9 – La formation des mots Chapitre 10 – Le sens des mots Quatrième partie Chapitre 11 – Le groupe du nom Chapitre 12 – Le groupe verbal Cinquième partie Chapitre 13 – La conjugaison Chapitre 14 – Les mondes et les temps des verbes Sixième partie Chapitre 15 – La phrase et ses constituants Chapitre 16 – Les types et les formes de phrases Chapitre 17 – Les accords dans la phrase Septième partie Chapitre 18 – Les signes de ponctuation Huitième partie Chapitre 19 – Le genre de textes Chapitre 20 – La construction d’un texte Chapitre 21 – Les mots substituts Examen d’une section particulière laquelle? Le participe passé Les règles régissant l’accord du participe passé employé seul, avec l’auxiliaire être et l’auxiliaire avoir sont expliquées de façon très simple dans cette grammaire, dans un tableau très clair. Les règles sont très brèves, ce qui est très bien, sauf qu’il n’y a qu’un seul exemple par règle, ce qui est très peu puisque les élèves ne seront pas habituées à rencontrer le participe passé dans des contextes différents (exemple : quand le complément drect est un pronom). Particularités : en quoi cet ouvrage se distingue-t-il? Il y a beaucoup de tableaux et presque pas de textes. Toutes les règles de grammaire sont expliquées dans un tableau, avec beaucoup d’exemples. De plus, il y a beaucoup de tableaux de conjugaison à la fin de la grammaire. Parties annexes : tableaux La grammaire est presque entièrement constituée de tableaux.

La typologie des gramaire - La grammaire pédagogique

Titre de l’ouvrage Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui. Produit de quel pays? Canada (Québec). Auteur(s) de l’ouvrage Suzanne-G. Chartrand, Denis Aubin, Raymond Blain et Claude Simard. Type d’utilisation que vous en faites? Nous pouvons utiliser cette grammaire pour toutes questions d’ordre générale sur la grammaire. Caractéristiques générales : couleurs, images, typographie, etc. La couverture est de couleur jaune et les pages sont de couleur blanche avec quelques couleurs dans les sous-titres, la numérotation et les passages importants. La couleur diffère selon la rubrique (rouge, jaune, magenta, violet, bleu et turquoise). Il n’y a pas d’images dans cette grammaire. Message de l’auteur de la grammaire : approche explicitée : type? La Grammaire pédagogique du français d’aujourd’hui s’adresse aux étudiants du secondaire et du collégial et aux enseignants. Elle s’inscrit dans la foulée de recherches sur les sciences du langage et la didactique des langues. Elle est conçue pour soutenir la mise en œuvre des programmes ministériels. Terminologie : parties du discours Pronom, nom, adjectif, déterminant, verbe, préposition, adjectif, et adverbe. Rubriques : faire la liste La communication orale et écrite -La communication langagière -Les phonèmes et les graphèmes La grammaire du texte -Introduction à la grammaire du texte -La reprise de l’information -Le discours rapporté -La modalisation -Les marques d’organisation du texte -L’organisation textuelle La grammaire de la phrase -Les outils d’analyse en grammaire de la phrase -La phrase -Les transformations de type et de forme -Les phrases à construction particulière -Les fonctions syntaxiques -Le nom -Le groupe nominal -Le déterminant -Le pronom -L’adjectif et le groupe adjectival -Le verbe et le groupe verbal -Le système verbal -La préposition et le groupe prépositionnel -L’adverbe et le groupe adverbial -La jonction de phrases, de groupes et de phrases subordonnées -La subordonnée relative -La subordonnée complétive -Les «circonstancielles» : des subordonnées compléments de P et des corrélatives La ponctuation -La ponctuation : fonctions et signes Le lexique -L’origine et l’évolution des mots français -La variation géographique et sociale des mots -Les particularités du vocabulaire québécois -La formation des mots par dérivation -La formation des mots par composition -La formation des mots par télescopage, abrègement et emprunt -Le langage figuré Examen d’une section particulière laquelle? La ponctuation. Les dix pages sur la ponctuation se séparent en quatre grandes rubriques : les fonctions de la ponctuation, la ponctuation de la phrase et la ponctuation du texte et du mot. Nous avons trouvé les explications très claires et concises. Nous avons apprécié les nombreux exemples. De plus, nous avons beaucoup apprécié le tableau récapitulatif de la page 287. Particularités : en quoi cet ouvrage se distingue-t-il? Les rubriques sont très bien séparées et il est facile de trouver ce que nous recherchons. Il y a plusieurs exemples et tableaux, ce qui facilite grandement la compréhension. Parties annexes : tableaux Beaucoup de tableaux très clairs et précis.

Typologie des grammaires - La grammaire de référence

La grammaire de référence - Titre de l’ouvrage Grammaire méthodique du français. - Produit de quel pays? France. - Auteur(s) de l’ouvrage Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat et René Rioul. - Type d’utilisation que vous en faites? Cette grammaire est davantage une lecture approfondie sur la grammaire que nous devons faire afin de connaître le fonctionnement de la langue française de fond en comble plutôt que des règles grammaticales que nous devons consulter à l’occasion lorsque nous avons une question précise sur la grammaire. - Caractéristiques générales : couleurs, images, typographie, etc. La couverture de la Grammaire méthodique du français est de couleur verte. Toutefois, les quelques 700 pages de cette grammaire ne possèdent aucune couleur. - Message de l’auteur de la grammaire : approche explicitée : type? Cette grammaire s’adresse aux étudiants et aux enseignants qui veulent aborder le français contemporain dans une optique résolument linguistique. Elle s’ouvre également sur l’analyse du discours littéraire et se propose de restituer les difficultés pratiques du français contemporain dans le cadre d’une description méthodique. - Terminologie : parties du discours Noms (communs et propres), déterminants (définis, indéfinis, autres), adjectifs, pronoms (personnels, possessifs, démonstratifs, interrogatifs, relatifs, indéfinis), verbes, prépositions, et adverbes. - Rubriques : faire la liste Introduction -Une discipline et son objet -La grammaire dans tous ses états -L’analyse grammaticale Première partie – Les formes de l’écrit et de l’oral phonétique et orthographique Chapitre I – Code oral écrit Chapitre II – Les sons du français : phonétique et phonologie Chapitre III – L’orthographe française Chapitre IV – La ponctuation Deuxième partie – syntaxe de la phrase simple Chapitre V – Les structures de la phrase Chapitre VI – Le groupe nominal Chapitre VII – Le groupe verbal Chapitre VIII – L’adjectif et le groupe adjectival Chapitre IX – La préposition et le groupe prépositionnel Chapitre X – L’adverbe Chapitre XI – Les types de phrases Troisième partie – syntaxe de la phrase complexe Chapitre XII – La phrase complexe : juxtaposition, coordination et subordination Chapitre XIII – Les relatives Chapitre XIV – Les complétives Chapitre XV – Les circonstancielles Chapitre XVI – Juxtaposition et coordination Quatrième partie – Grammaire et lexique Chapitre XVII – Morphologie grammaticale et lexicale Chapitre XVIII – Sémantique lexicale et grammaticale Cinquième partie – Grammaire et communication Chapitre XIX – La référence Chapitre XX – L’énonciation Chapitre XXI – La structuration du texte - Examen d’une section particulière laquelle? Le groupe nominal (chapitre VI, pages 147 à 214). Le chapitre sur le groupe nominal est très complet (plus de 80 pages). On parle de la structure du groupe nominal (caractérisation externe et interne, groupe nominal minimal et groupe nominal étendu, interprétation sémantique et usages communicatifs, son accord), des déterminants (formes et fonctions, indéfinis, définis, indéfinis, autres, absence du déterminant), du nom (partie du discours, catégorie et sous-catégorisation des noms communs, morphologie des noms communs, noms propres), du groupe nominal étendu (ses modifications, l’adjectif, les participes et les noms épithètes, le groupe prépositionnel complément du nom, les modificateurs prépositionnels, les modifications en position détachée) et les substituts du groupe nominal (catégorie générale des pronoms, pronoms personnels, possessifs, démonstratifs, interrogatifs, relatifs, indéfinis, accord, genre et nombre des pronoms). - Particularités : en quoi cet ouvrage se distingue-t-il? Selon moi, cet ouvrage est extrêmement approfondi et il utilise un métalangage tellement technique qu’il se destine à des gens qui ont déjà de très bonnes connaissances sur la langue et sur la grammaire française. - Parties annexes : tableaux Il y a très peu de tableaux dans cette grammaire. Toutefois, les tableaux qui s’y trouvent synthétisent très bien la matière, ne sont pas trop détaillés et facilitent grandement notre compréhension.

Présentation finale - ébauche de notre leçon

Dans le cadre de notre travail final, nous avons décidé de travailler sur l’enseignement du participe passé aux élèves du primaire (troisième cycle : sixième année). En tenant compte qu’ils ont déjà appris les notions de complément direct et indirect durant leur cheminement du deuxième cycle, notre leçon impliquera de leur expliquer les règles régissant l’accord du participe passé employé seul (les adjectifs-participes passés), employé avec l’auxiliaire être et avec l’auxiliaire avoir. Pour qu’ils comprennent bien ces règles de grammaire, nous leur enseigneront, dans un premier temps, à distinguer les participes passés des verbes à l’infinitif et, dans un deuxième temps les participes passés employés seuls des adjectifs.
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Nous avons pensé à une façon traditionnelle et originale de leur enseigner le participe passé en misant sur une méthode dynamique d’apprentissage par les pairs. Notre leçon se déroulera en plusieurs étapes :
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1) Enseignement des règles des participes passés en nous basant sur les grammaires recommandées par le MELS (La Grammaire du troisième cycle de Marie Nadeau et Sophie Trudeau, la Grammaire française au primaire : le petit guide du troisième cycle de Clément Lévesque, Geneviève Bourbeau et Marie-Hélène Gosselin, et d’autres).
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2) Présentation d’une histoire qui met en scène le participe passé, l’auxiliaire avoir, l’auxiliaire être, etc. afin de faire comprendre d’une façon interactive une des règles d’accord la plus complexe en français (nous remettrons une copie de l’histoire à nos élèves, ou/et présentation Power Point).
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3) Les élèves seront appelés à faire quelques exercices que nous concevrons à partir des grammaires du MELS.
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4) Évaluation des forces et faiblesses des élèves à partir de ces exercices et explications supplémentaires si besoin.
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5) Proposer aux élèves de créer quelques phrases (dictée trouée) comportant des participes passés et quelques infinitifs.
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6) Correction des phrases et remise de celles-ci à l’élève, qui constatera ses erreurs. Ensuite, nous remettons des versions trouées de ces phrases (dictées trouées) aux élèves et ils échangeront leur copie entre eux.
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7) Chaque élève réalise une dictée trouée et celle-ci sera corrigé par l’auteur de la dictée.
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8) Évaluation individuelle des dictées et discussion de groupe par rapport à l’exercice. Inciter les élèves qui ont de la difficulté à aller chercher de l’aide auprès de ceux qui ont bien compris les règles.

samedi 14 février 2009

Les noms à double genre

En français, certains mots sont à la fois féminin et masculin.
1- Le mot «Amour» est aujourd’hui généralement masculin, bien qu'il ait été surtout féminin en ancien français. Dans certains contextes poétiques, il peut demeurer féminin lorsqu'il est employé au pluriel.
Exemple: Dans ce vers de Valéry : Pour désaltérer cette amour curieuse.
2- Le mot «gens» possède lui aussi les deux genres. Lorsqu’un adjectif épithète précède immédiatement le mot «gens», on l’accorde au féminin si la forme féminine de cet adjectif diffère de sa forme masculine. Toutefois, si l’adjectif qui précède directement gens a une forme identique aux deux genres, il est masculin. Les adjectifs placés après «gens», quelles que soient leur forme et leur fonction, sont au masculin. Il en est de même des pronoms associés à «gens».
Exemples :
- Victor discute avec les bonnes gens de la paroisse.
- Les petites gens de ce quartier travaillent très dur pour vivre.
- Tous ces braves gens font de leur mieux. (et non Toutes ces braves gens)
- Quels honnêtes gens que les membres de cette famille! (et non Quelles honnêtes gens)
Quand tous et quels précèdent gens, ceux-ci sont habituellement masculins, à moins qu’un adjectif épithète féminin s’intercale entre l’un d’eux et gens.
Exemples :
- Tous ces gens pensent venir à la fête?
- Quels braves gens extraordinaires!
- Toutes ces bonnes gens ont demandé à se faire servir rapidement.
- Quelles petites gens misérables!
Cette capsule a été rédigée à partir de deux articles de la Banque de dépannage linguistique (BDLP), de l'Office québécois de la langue française (OQLF), disponibles à l'adresse suivante: http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?Th=1&Th_id=190&niveau=

jeudi 12 février 2009

Blog-note grammatical 4

Résumé de l'article de Suzanne G. Chartrand
«Enseigner la grammaire autrement»

Dans cet article publié dans la revue Québec français, Suzanne Chartrand propose une toute nouvelle démarche afin d’enseigner la grammaire aux jeunes de niveau scolaire en intégrant toutes les dimensions de la langue (lexicale, textuelle, discursive, pragmatique et stylistique) afin de s’assurer que les règles de construction des phrases et des textes ainsi que les règles typographiques et orthographiques qu’on leur enseigne sont bel et bien appliquées par les jeunes lors de la lecture et de l’écriture.

Connaissance et maîtrise des règles
Tout d’abord, Suzanne Chartrand croit que les règles enseignées aux enfants les amènent à adopter une méthode de correction beaucoup trop mécanique. Prenons par exemple la règle la plus élémentaire en grammaire française : l’accord du verbe avec le sujet. Pour être capable d’accorder correctement les verbes, l’élève doit être capable non seulement de les repérer dans un texte, mais aussi de différencier les infinitifs, les participes, etc. Pour ce faire, il ne doit pas que connaître les règles générales d’accord des verbes dans des phrases ayant une structure syntaxique simple, mais il doit également être capable d’effectuer l’accord de façon correcte dans divers contextes linguistique. Par ailleurs, le fait de poser la question «Qui est-ce qui?» pour trouver le sujet d’une phrase, est certes efficace dans la plupart des cas, mais ce n’est pas une règle infaillible. Dans certaines phrases construites sur un mode impersonnel, par exemple, cette règle est très ambiguë. Il serait donc primordial d’apprendre aux élèves que la façon de traiter les règles grammaticales qui est enseignée actuellement en classe a des limites, et surtout, leur enseigner d’autres procédés leur permettant de développer des mécanismes très simples, comme trouver le sujet de la phrase et accorder correctement le verbe avec le sujet.

La langue, plus qu'un outil de communication
Dans un autre ordre d’idées, Suzanne Chartrand suggère que la façon d’enseigner la grammaire au Québec devrait introduire les principes de la démarche active de découverte, préconisée en Suisse depuis plus de vingt ans. Cette démarche consiste à amener les élèves à développer un esprit de recherche et d’interrogation sur la langue en leur faisant observer différents phénomènes linguistiques issus de leur propre compétence langagière et en leur laissant le loisir d’expliquer eux-mêmes ces phénomènes.

Une démarche en plusieurs étapes
Les élèves seraient donc appelés, dans un premier temps, à observer un phénomène langagier à partir d’un corpus de textes ou de phrases, puis à faire des manipulations linguistiques (substitution, permutation, addition, etc.). Ensuite, ils formuleraient des hypothèses qui seraient par la suite vérifiées à l’aide d’un corpus plus grand et qui, finalement, pourraient éventuellement devenir des règles. Ce n’est que par la suite qu’ils seraient appelés à consulter les ouvrages de référence (et ainsi à réaliser la divergence entre les ouvrages, donc les différentes descriptions linguistiques possibles). Finalement, les élèves seraient capables d’appliquer les connaissances apprises lors d’expérimentations concrètes dans des exercices de production et de compréhension de textes.

Une démarche féconde à bien des égards
Cette démarche active de découverte amènerait l’étudiant à être actif tout au long de son apprentissage et à développer des méthodes d’observation et de manipulation qui lui seraient utiles dans d’autres domaines.

Des conditions pour mener cette démarche
Pour que la démarche active de découverte soit un processus d’apprentissage efficace, il faudra tout d’abord que le lien soit très clair pour l’élève entre le phénomène de langue qu’il étudie et sa réalisation dans les textes qu’il sera amené à produire ou à lire. De plus, le métalangage utilisé lors de l’expériementation faite par l’élève et celui utilisé pour parler des règles grammaticales devra être revu afin d’être plus limité et le moins ambigu possible afin de faciliter la compréhension des élèves. Finalement, les professeurs devront s’assurer de laisser aux élèves tout le temps nécessaire dont ils ont besoin pour aller plus loin dans leurs observations, trouver des contre-exemples, etc.

Les limites de cette démarche
Bien entendu, pour imposer la démarche active de découverte proposée par Suzanne Chartrand dans le système scolaire actuel, il faudra que les enseignants et les responsables de l’enseignement du français y consacrent beaucoup de temps. Toutefois, si elle est réellement efficace, elle fera finalement sauver beaucoup de temps puisque les enseignants n’auront plus besoin de passer des heures à enseigner en vain des règles grammaticales. Bref, mener à terme cette démarche semble être une très bonne solution pour développer le sens d’observation et l’intuition des élèves face à la langue, mais elle devra impliquer un changement d’attitude et une énorme rigueur de la part des enseignants.

mardi 10 février 2009

La majuscule

Nous avons comparé la façon de traiter une règle grammaticale donné (l'emploi de la majuscule)dans deux grammaires: La grammaire méthodique du français de Riegel et la grammaire du Mutlidictionnaire de la langue française de Marie-Éva De Villers.
La grammaire méthodique du français (Riegel)
-Sujet traité en texte (difficile de trouver la règle qui nous intéresse, même avec l'index).
-Peu d'exemple pour faciliter la compréhension.
-Distinction entre majuscule et capitale (imprécise!)
-Rôle syntaxique ou démarcatif de la majuscule (début de phrase, après un point / poésie: début de vers).
-Rôle distinctif (noms de peuples, de pays, etc.)
-Majuscule pour sujets / mots importants.
Le Multidictionnaire de la langue française (Marie-Éva De Villers)
-Présentée sous diverses catégories: pour signaler les noms propres, pour signaler le début d'une phrase, emploi de la minuscule).
-Dans ces catégories, il y a des sous-catégories se définissant comme les règles (exemple: le nom de Dieu, les noms de peuples, etc.)
-Exemples clairs et simples pour bien appuyer les règles.
-On peut parler d'une liste résumant le sujet d'une manière simple à comprendre.
-Facile à consulter, très visuel (aucun long texte ou paragraphe).
En somme, la grammaire de Marie-Éva De Villers est beaucoup plus pratique pour un usage rapide et est appropriée pour tous les publics. Sa lecture est simple et claire. Il y a beaucoup d'exemple. Pour ce qui est de celle de Riegel, il faut s'armer d'un peu plus de patience puisqu'il n'y a pas beaucoup d'exemple et la façon d'expliquer la règle est un peu plus détaillée et poussée, ce qui la rend plus compliquée.
Voici la règle qui régit l'emploi des majuscule en Français:
* Les accents, ainsi que la cédille, se mettent aussi aux majuscules.
1 - Substantifs Les substantifs désignant des noms propres s'écrivent avec une majuscule, mais les adjectifs correspondants n'en prennent pas : - la France, le peuple français...
2 -Points cardinaux Les points cardinaux s'écrivent sans majuscule :
- la France est à l'ouest de l'Europe...
Ils ne prennent une majuscule que pour désigner les pays situés dans leur direction :
- passer ses vacances dans le Midi...
3 -Noms de jours, de mois, de saisons
Ils s'écrivent toujours sans majuscule. Les noms de jours prennent un s au pluriel :
- en vente les jeudis et samedis... mais : en vente les jeudi et samedi de chaque semaine...
4- Noms de rues
Les noms de rues prennent une majuscule :
- la place Blanche, la rue Nationale...
Les noms composés s'écrivent avec des traits d'union :
- la rue Joliot-Curie...
5- Nom d'Etats, de lieux géographiques
Les noms composant un tout ou une unité administrative (pays, région ou département) s'écrivent avec des majuscules et des traits d'union :
- les Etats-Unis, la Grande-Bretagne...
- la Haute-Saône, le Lot-et-Garonne
Dans les désignations géographiques, le nom propre seul prend la majuscule (même s'il s'agit d'un adjectif) :
- la mer du Nord, le mont Blanc...
mais : le massif du Mont-Blanc.
6- Saint
Devant le nom du personnage qu'il qualifie, le mot saint s'écrit sans majuscule et sans trait d'union :
- la 2e croisade fut prêchée par saint Bernard...
Ce mot s'écrit avec une majuscule et se joint au nom qui le suit par un trait d'union quand on veut désigner la fête, la localité, la rue qui porte le nom du saint :
- la Saint-Jean, la rue Saint-Vincent...
7- Notre-Dame
Notre-Dame, nom de la Sainte Vierge, d'une église qui lui est consacrée, ou d'un lieu, s'écrit avec deux majuscules et un trait d'union. Si pour une église le complément est autre que la désignation du lieu où elle se trouve, on lie les divers éléments par des traits d'union :
- Notre-Dame de Paris
- Notre-Dame-de-la-Garde, Notre-Dame-de-Lorette...
8- Titres d'ouvrages
Dans les titres simples d'ouvrages, c'est généralement le premier mot autre que l'article qui sert à classer ; pour cette raison il prend une majuscule :
- les Rois maudits...
Si ce premier mot est un adjectif précédant un nom, les deux prennent une majuscule :
- les Verts Pâturages...
Si le premier élément du titre est un mot autre qu'un article défini, c'est ce mot qui prend la majuscule :
- Autant en emporte le vent...
9- Noms déposés
Les noms déposés prennent une majuscule et la marque du pluriel :
- une Durit, des Durits
- un Silentbloc, des Silentblocs
- du Tergal, des Tergals
- du Nylon...
Exercice fait en classe par: Karoline Lavoie, Sabrina Tremblay et Jean-Philippe Demers

La réforme de l'orthographe

Qu'est-ce que le vadémécum de l'orthographe recommandée au Québec?

- Français comme langue ayant encore une des orthographes les plus difficiles du monde.

- Évolution du français sous forme de rectifications de l’orthographe.

- Modifications proposées non imposées, mais officiellement recommandées.

- Modifications touchant 2000 mots (environ).

- Ancienne orthographe toujours admise.

- Simplification de l’orthographe.

- Plusieurs années de transition seront nécessaires pour qu’elle soit employée de tous.

MODIFICATIONS du petit guide (http://www.orthographe-recommandee.info/) :

- Les numéraux composés sont tous reliés d’un trait d’union (ex. vingt-et-un).

- Les noms composés du type verbe+nom ou préposition+nom prendront un « s » à la fin lorsqu’ils seront au pluriel (ex. un compte-goutte, des compte-gouttes).

- On emploie l’accent grave plutôt que l’accent aigu dans certains mots, au futur et au conditionnel pour certains verbes (ex. évènement, je cèderai).

- Il n'y a plus d’accent circonflexe sur le « i » et le « u », sauf pour certains cas (ex. cout).

- Les verbes en -eler ou -eter se conjuguent sur le modèle de peler ou de acheter. Les dérivés en « ment » suivent les verbes correspondants (exceptions : appeler, jeter et leurs composés, interpeler). (ex. j’amoncèle).

- Les mots empruntés forment leur pluriel de la même manière que les mots français (ex. des matchs).

- la soudure s’impose dans un certain nombre de mots, en particulier (contre, entre, infra, intra, ultra, extra, hydro, socio et certains emprunts (ex. entretemps).

- Les mots anciennement en -olle et les verbes anciennement en -otter s’écrivent avec une consonne simple (ex. frisoter).

- Le tréma est déplacé sur la lettre « u » prononcée dans les suites -güe- et -güi-, et est ajouté dans quelques mots (ex. aiguë vs. aigüe).

- Comme celui de « faire », le participe passé de « laisser » suivi d’un infinitif est invariable (ex. elle s’est laissé maigrir).

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Pour ou contre cette nouvelle réforme de l'orthographe? Il va sans dire que de telles modifications au sein de notre langue apportent un grand lot d'opinons. Les gens pour cette réforme parleront d'une simplification de l'orthographe nécessaire, d'une évolution normale de la langue et de la suppression d'une certaine fracture sociale, par exemple. Alors que chez les gens contre cette réforme, on peut parler d'un appauvrissement de la langue, de l'incertitude quant à la réussite de cette réforme, d'un fossé créé entre deux générations et autres. Ce débat nous pousse à réfléchir. Il n'est pas ici question de gagner la bataille, mais plutôt d'arriver à un consensus qui serait accepté de tous pour donner une réforme solide qui s'assume.

Exercice fait en cours par: Sabrina Tremblay, Karoline Lavoie et Jean-Philippe Demers

samedi 31 janvier 2009

Blog-note grammatical 3: La grammaire de Port-Royal (XVIIe siècle)

Source de l'image: tp://www.chass.utoronto.ca/epc/langueXIX/proyal/proyal_titre.jpg

Les auteurs de la Grammaire générale et raisonnée (de Port-Royal) sont Antoine Arnauld (1612 à 1694) et Claude Lancelot (1615 à 1695). Ils sont tous deux originaires de Paris. Antoine Arnauld était à la base un théologien, philosophe et mathématicien, tandis que Claude Lancelot était davantage un grammairien. Ce dernier, en plus d’être le principal auteur de la Grammaire générale et raisonnée (1667), a écris d’autres ouvrages sur la langue, notamment Nouvelle méthode pour apprendre la langue latine (1644), et Nouvelle méthode pour apprendre la langue grecque (1655). Antoine Arnauld et Claude Lancelot ont tous les deux participé aux Petites écoles de Port-Royal, un système d’enseignement regroupant l’élite intellectuelle française du XVIIième siècle.
La première partie de la Grammaire générale et raisonnée est consacrée à la phonétique. Les auteurs ont émis une théorie phonétique sur la correspondance des voyelles et des consonnes entre le latin, le grec et l’hébraïque. Ils se sont également attardés à la prosodie (syllabe) et à l’accentuation.
Caractère évolutif de la langue : malgré le fait que le français du XVIIième siècle et le français moderne soient différents, certaines règles grammaticales sont pratiquement les mêmes que dans une grammaire moderne comme la Grammaire méthodique du français de Riegel : participes passés, prépositions, articles, ….
Certaines règles, quant à elles, sont totalement différentes : les cas (vocatif, nominatif, accusatif…), deux classes de nom : noms substantifs et noms adjectifs. La grammaire de Port-Royal consacre beaucoup d’importance à la philosophie. Les auteurs font beaucoup de rapprochements entre la langue en expliquant la théorie des géomètres, le sophisme, la métaphysique, la raison. Ils rattachent les mots aux concepts d’idées, de choses.
Examen de quelques règles : 1- Infinitif : c’est une inflexion au verbe qui ne reçoit point de nombre «ny» de performence. (estre, aimer, …). Quelquefois, l’infinitif retient l’affirmation, comme quand je dis «je veux boire, je veux manger....» 2- Les auxiliaires : les auxiliaires être et avoir sont communs à toutes les langues. L’auxiliaire être sert à former les passifs. Il y a plusieurs formes irrégulières des auxiliaires du verbe «être» (je fuis aimé, j’estois aimé) et «avoir» (j’ay eu, j’auois eu).
Lien vers la grammaire en ligne:

mardi 27 janvier 2009

Les liaisons du français

Voici un tableau résumant les liaisons obligatoires, facultatives et abusives du français. Cliquez sur l'image pour l'aggrandir.
Source: RIEGEL, Martin et AUTRES. Grammaire méthodique du français, Presses de l’Université de France, 1994, page 55.

Blog-note grammatical 2

Qu'est-ce qu'une grammaire ouverte?
«En grammaire comme ailleurs, les analyses ne sont jamais achevées ni les réponses définitives. Au contraire, l’histoire récente de la linguistique montre que le savoir grammatical reste en perpétuelle construction, sujet à révisions et toujours ouvert sur de nouveaux horizons.» Cette citation tirée de la Grammaire méthodique du français1 de Riegel explique le sens du terme «grammaire ouverte», qui signifie que la grammaire d’une langue ne tend pas à fixer la langue, mais qu’au contraire, elle s’adapte à cette dernière, qui est en perpétuelle évolution. Comme les langues évoluent de façon naturelle, suite à des changements phonétiques ou à de nouveaux besoins terminologiques, par exemple, les grammairiens doivent étudier les nouvelles structures de la langue et proposer aux locuteurs des règles qui régissent ces nouvelles structures. Le meilleur exemple d’une grammaire ouverte serait de comparer celle du latin et celle du français moderne, si on remonte à près de deux mille ans, ou encore, celle de l’ancien français et celle du français moderne, si on remonte à plus de mille ans. On peut sans contredit constater, grâce à l’étymologie, qu’il s’agit de la même langue, mais il va sans dire que leur grammaire respective a grandement évolué (exemple : utilisation des cas en latin et en ancien français plutôt que l’utilisation du sujet, du verbe et du complément en français moderne). Bref, les grammaires n’ont pas le choix de s’adapter aux évolutions naturelles de la langue si elles veulent demeurer actuelles et utilisables. Cela dit, comme on remarque actuellement des structures grammaticales en français québécois bien différentes du français européen, il est possible que, dans quelques années, la grammaire du français québécois devienne la grammaire d’une nouvelle langue à part entière, au même tire que le latin est devenu le français.

dimanche 18 janvier 2009

Blog-note grammatical 1

Les grammaires existent-elles dans toutes les langues?

Avant de répondre à cette question, je pense qu’il est important de définir ce qu’est une grammaire. Grosso modo, il s’agit de l’étude systématique des éléments constitutifs d'une langue. Elle peut être descriptive (permet de reconnaître les énoncés reconnus comme étant corrects par les locuteurs natifs d’une langue) ou prescriptive (prescrire le «bon usage» au détriment du «mauvais usage» de la langue). Donc, je crois qu’il y a une grammaire dans toutes les langues puisque chaque locuteur d’une langue donnée est appelé à s’exprimer selon des règles précises, qui sont communes à tous les locuteurs de cette langue. C’est pour cette raison qu’il y a intercompréhension entre les locuteurs. On pourrait toutefois croire que certaines langues minoritaires pour lesquelles il n’y a pas de code écrit n’ont pas de grammaire. Mais, comme expliqué dans le chapitre 1 de la Grammaire méthodique du français de Rigel, ces langues orales ont elles aussi une grammaire au même titre qu’une langue écrite, puisqu’il est possible de déterminer des règles qui régissent les énoncés oraux qui sont produits par les locuteurs et qui leur permettent de se comprendre entre eux. Bref, la grammaire n’est pas toujours prescriptive (axée sur la norme), mais dès qu’il y a une langue, il est possible d’en analyser les éléments constitutifs (qu’ils soient oraux ou écrits), donc il y a une grammaire.

Objectifs du cours de grammaire systématique

Développer une connaissance approfondie et une maîtrise rigoureuse des notions grammaticales du français. Développer l'habileté à observer et à analyser des phénomènes grammaticaux de complexité variée. Survol historique de la construction des connaissances grammaticales. Grammaire et théories linguistiques. Principe et fondement d'une grammaire scientifique: notion de grammaticalité et d'acceptabilité, de coocurrence, d'opposition, de paraphrase. Approfondissement de l'utilisation des outils d'analyse. Orientations des grammaires scolaires actuelles. Manipulations linguistiques (déplacement, effacement, substitution, addition). Étude approfondie de quelques phénomènes grammaticaux en prenant en compte les dimensions morphologiques, syntaxiques ou sémantico-énonciatives.